H E R O Ï N HURTAKER
C O K A E E N WEAVERS
J'ai été emporté Que pourrais-je dire ? Tout semblait avoir un sens Tu as tout emporté Et je ne peux pas négocier avec ça J'essaie de voir le bon côté de la vie Mais les bonnes choses dans la vie sont difficiles à trouver Nous les emporterons, les emporterons Peut-on en faire quelque chose de bien ? Eh bien, j'essaierai de bien le faire cette fois Recommençons J'essaierai de bien le faire cette fois ça n'est pas terminé Parce qu'une part de moi est morte et enterrée Cet amour me tue Mais tu es la seule ça n'est pas terminé.

Cela faisait bientôt deux moi que j'avais perdu la joie de vivre, ou en tout cas, je n'avais plus aucune envie de m'amuser, même me laissé aller dans la complaisance de la drogue ne me faisait plus tant d'effet que ça. Et tout ça pour quoi? Deux moi auparavant, j'apprenais la mort de ma meilleure amie. La drogue était toujours présente dans ma vie, mais elle était là comme mon souffle, ma respiration, j'en avais besoin pour ne pas flancher, et non pas pour le plaisir de l'extase. Une fois, deux fois, trois fois. Pause. Rebelotte, 10 fois, 20 fois... Elle était présente, j'en prenais, reprenais, dès que je voyais que ça n'allait pas, je sortais la coke et hop', j'm'enfilais un rail, à la va vite. Les soufflettes? Je ne participais plus aux fêtes alors laissez moi vous dire que les soufflettes n'étaient plus présentes. Les baisers de la mort non plus, j'avais eu une relation libertine mais je ne le trompais pas pour autant, c'est lui qui s'amusait. Je l'avais laissé tomber sans le prévenir de quoi que ce soit, j'étais partie, sans laisser de nouvelles. J'avais du mal à me l'avouer, mais il me manquait, il me manquait beaucoup. Je crois que c'est ça, qui m'empêche d'aller dans les fêtes, parce que j'ai peur de le croiser. Deux mois, cela faisait deux mois que je faisais tout pour l'éviter.
Je me levais, encore endormie par toute la drogue d'hier. J'avais un peu pleuré... Ok, j'avais beaucoup pleuré. Les cernes se voyaient de loin et mon maquillage était encore collé à mes joues maintenant sèches. Je m'étais droguée pour me faire passer l'envie de chialer, j'étais en extase et m'étais endormie paisiblement, vers 4 heures du matin. Il était à présent 7 heures et j'étais incapable de me rendormir. J'allais donc me doucher, mais cette fatigue me pesait toujours. J'enfilais un jean, un T-shirt tout simple, je mis des bottes et m'approcha du miroir. Je pris à peine le temps de mettre du crayon noir autour de mes yeux. Le cœur me pinçait, je sortis tout mon attirail de mon tiroir et précipitamment, je sniffa un rail de coke. Agenouillée près de ma table de nuit, je relevais la tête et soupirais profondément. Je me releva et passa ma main sous mon nez, pour retirer toute trace de poudre. J'enfilais une veste en cuir marron, remontant le col sur mes joues et mettais une écharpe. Finalement, j'avais envie de prendre l'air frais, car j'étais toujours endormie. Je n'oubliais pas de prendre mon sac à main, où je fourrais mon portable et mon porte-monnaie.
Je marchais, je ne savais pas où j'allais, mes pieds me dictaient la direction et je les suivait, sans savoir pourquoi. J'atterris dans le parc, je ne m'en rendais même pas compte, je regardais juste la fumée blanche sortir de mes narines, le soleil me tapait dessus mais le froid régnais. Je baissais la tête sur mes pieds et lorsque je la relevais, devant moi, tout debout et arrêté, je le vis, me fixant, comme s'il venait de voir un fantôme... Lui... Heroïn... Je baissa mon regard et le contourna, merde! Je ne me souvenais plus à quel point il était beau et attendrissant sous ses airs de faux dur. J'avais flanché, encore une fois, je n'arrivais pas à l'oublier.

54lignes

© Sulky* and Liz

COKAÉEN & HEROïN Parce que les jours passent trop vite quand elle est là et que tu ne veux plus la quitter. Que tu ne peux plus lâcher sa main. Et que tu lui dis que sans elle, chaque minute est inutile. Et en revanche. Parce que tout ne va jamais bien. Que ses yeux brillent, pleurent, lors d'une dispute. Qu'elle te lance au visage des mots affreux, des cris de haine. Pardonne-la. Recommence à zéro. Et dis-lui. Crie-le : Je t'aime. L'amour c'est ça. Ce n'est pas un jeu. Pas de la merde. C'est dangereux.Tu vois, moi, c'est de ça dont je te parle.

Deux mois. Soixante jours. Mille quatre cent quarante heures. Quatre vingt six mille quatre cent minutes. Et des putains de centaines de milliers de secondes qu'elle m'avait laissé. Je n'ai aucune notion du temps. Je ne sais pas quel jour on est et a notion d'année est très abstraite pour moi. Tout ce que je sais c'est que deux mois c'est presque une éternité sans elle. Et même la meilleure coke du monde, celle dont vous ressentez encore les effets plusieurs jours plus tard n'arrive pas à me la faire sortir de la tête. Ce qui ne m'empêchait cependant aucunement de continuer à me défoncer. C'est presque devenu plus une question d'habitude et de dépendance que la véritable envie de ressentir les effets de ce vice. Parce qu'il ça fait exactement deux mois que rien n'a plus d'effet sur moi. Juste ma putain de culpabilité. La culpabilité c'est bien en fait, ça me fait me sentir vivant. Parce qu'à vrai dire, je ressemble plus à une épave qu'à une personne vivante en ce moment. Après on viendra nous dire que l'amour c'est la vie et le bonheur. C'est faux, la vie c'est la mort et la souffrance et parfois, dans cette souffrance on arrive à trouver un peu de bonheur. Mais ce n'est, je pense, qu'une infime partie de ce qu'est réellement l'amour.

Sortant de mon sommeil au alentour de sept heures quinze, je levais les yeux satisfait de voir que ma conquête de la nuit avait quitté mon appartement. Je n'étais pas le genre de gars qui offrait les croissants. Je pris, comme toujours, ma dose matinale. J'avais envie de prendre l'air ce matin. Enfin, disons plutôt que j'avais décidé que, au lieu que le dealeur passe chez moi me filer ma dose, c'est moi qui irait la chercher. Bref, j'avalais un café serré sans sucre d'une traite puis pris ma douche. Le café était, mis à part l'alcool, la seule boisson que je tolérais. La seule aussi qui se trouvait dans mes placards. La nourriture et tout ça, toutes ses choses qui pour les gens « normaux » ont de l'importance son totalement superflue pour moi à la différence de la drogue. Chacun ses priorités.

Les mains dans les poches de sa veste en cuir, bravant le froid extérieur, j'avançais dans les rues New-Yorkaises. Passant de temps à autre ma main sous mon nez comme pour y enlever un résidu de poudre. Résidu de poudre qui n'existait pas, ce geste était devenue pour un TOC qu'autre chose. Ce qui me rendait, avons-le, vraiment pathétique. Ma marche me mena à un petit parc que je devais traverser pour arriver à mon but. Petit, oui enfin si on considère que Central Park c'est petit. Rien n'est petit à New-York City. Je marchais vite, comme toujours, c'était pire depuis qu'elle était partie. J'étais devenue agité, impatient et agressif. Ouais, j'étais devenu con. C'est à ce moment la que je la vis. Cokaéene. Je me stoppai net comme un idiot en plein milieu du passage en train de l'admirer. J'aurais aimé qu'elle vienne me parler d'elle même. Ce qu'évidemment, elle ne fit pas. Elle se contenta de me contourner. Elle serait partie sûrement, continuant son chemin, et sa vie, sans se retourner, mais je lui attrapai le bras tout en veillant à ne pas être trop brusque.

HEROÏN — Pars pas.

C'est le seul truc que je réussis à lui sortir. Un simple petit « pars pas », alors que j'avais envie de me jeter sur elle pour l'embrasser fougueusement et lui gueuler que je l'aimais au delà de tout. Je n'en fis rien. Elle m'aurait repoussé. C'est en essayant de croiser son regard que je remarquais les cernes sous ses yeux. Était-ce de ma faute? Parce que s'il y a bien une chose qui serait pire que ce que je ressentais en ce moment même c'était ce que je ressentirais si je lui avait fait du mal au point qu'elle se mette dans un tel état. Un état qui, ne lui ôtait cependant aucunement sa beauté.

HEROÏN — Ça va pas ?

H E R O Ï N HURTAKER
C O K A E E N WEAVERS
J'ai été emporté Que pourrais-je dire ? Tout semblait avoir un sens Tu as tout emporté Et je ne peux pas négocier avec ça J'essaie de voir le bon côté de la vie Mais les bonnes choses dans la vie sont difficiles à trouver Nous les emporterons, les emporterons Peut-on en faire quelque chose de bien ? Eh bien, j'essaierai de bien le faire cette fois Recommençons J'essaierai de bien le faire cette fois ça n'est pas terminé Parce qu'une part de moi est morte et enterrée Cet amour me tue Mais tu es la seule ça n'est pas terminé.

HEROÏN « Pars pas. »

Cela faisait bien longtemps... Ou plutôt, cela faisait maintenant 2 mois que je l'avais évité, que j'avais tout fait pour supprimer ses messages sur ma boîte vocale sans entendre sa voix, que j'avais supprimer ses SMS sans même prendre la peine de lire la première phrase, le premier mot, la première lettre. J'avais essayer de l'effacer de ma vie, dans mes contacts il n'y était plus, pourtant, son numéro était encore gravé dans ma tête. Toujours là, présent. Je faisait tout pour ne pas me rappeler son odeur, ses manies, mais tout était fait pour me le rappeler. Rien que la drogue me le rappelait à vrai dire. Lorsque j'entrais dans un magasin, une simple chose pouvait me faire penser à lui. Lorsque je faisait la bise à un homme, il avait automatiquement une odeur familière, l'odeur de son parfum. Les gars s'étaient-ils passé le mot en disant 'teste ce parfum, c'est trop cool' ouai... C'était invivable en quelque sorte. Mais là, c'était trop, sa voix... Son odeur... Son visage. C'était comme si je venais de me remettre à fumer ou à boire, alors que j'avais arrêter depuis deux mois. Je craquait en quelque sorte. Je ne le regarda que quelques secondes avant de détourner le regard vers le sol, évitant à tout pris de craquer. Je l'aimais, mais la mort de ma meilleure amie m'avait abattue, je ne pouvais plus rien faire, plus rien dire, j'étais comme figée, je me remettais en question. Je ne lui répondis pas, j'avais envie de partir, de partir en courant mais il en fut autrement... J'avais beau avoir cette envie de ne pas resté là, mes pieds refusaient d'avancer, ma tête me dictait ce que mon cœur refusait et mon cœur l'emportait. Le cœur à ses raisons que la raison ignore. Alors je restais là, plantée devant lui, les yeux fixés dans le vide, je me refusais à le regarder.

HEROÏN « Ça va pas ? »

Une réaction se précipita en moi. Tristesse, haine, faim, froid, chaud, joyeuse, malheureuse... J'explosais, je me décidais enfin à le regarder dans les yeux et d'une voix douce, mais ferme, comme j'avais l'habitude d'être, un peu sadique. Je voulais enfin répondre, mettre tout en paroles. Je passais une fois de plus la mains sous mon nez avant de lui répondre.

COKAÉEN « Qu'est-ce que ça peut t'foutre au final? Explique moi juste une seconde ce que ça peut réellement te faire. Ça fait deux mois qu'on s'est pas vu, deux moi que je t'ai laissé, et toi, toi... Toi tu reviens en faisant comme si de rien était? Tu viens et tu me demande comment je vais? Tu veux pas non plus qu'on parle de la pluie et du beau temps? »

Je reprenais mon souffle quelques secondes, j'étais triste, pourtant, tout ça, c'était en partie de ma faute. Si je ne l'avais pas laissé, si je ne l'avais pas laissé faire avec d'autres filles, si j'avais géré tout ça, peut-être que je serais encore avec lui? J'avais tout fais pour ne pas y penser, pourtant je m'en voulais. J'avais agis sur un coup de tête et celui-ci me rongeait. Je ne savais réellement pas ce que je voulais. Je voulais être avec lui, mais je le rendais fautif de tous mes malheurs... Je lui menait la vie dure! A quoi bon, si je lui faisait tout ça, au fond, c'était pour me punir... 'Ah ouai, tu as pas su faire avec lui? Tu l'aime? Alors je te l'enlève!' Voila comment décrire une chose pareille. Je me dégoutais, je me trouvais égoïste, je ne voulais pas lui laisser le poids d'une fille comme moi sur les épaules, était-ce pour cela que j'avais rompu en quelques sortes? Ne dit-on pas que si on aime quelqu'un, mieux vaux le laisser partir? Mais est-ce que tout cela doit réellement retomber sur l'autre personne? Ne peut-on pas trouver un arrangement? Un moyen de faire en sorte que le bonheur se passe des deux côtés? Mais à vrai dire, je me rendait compte qu'il était important pour moi. Important à mes yeux car, même si il ne connaissait pas ma vie, mes problèmes, mon passé, j'avais cette impression qu'en quelque sorte, il me soutenait. Il me donnait la passion et la fougue que j'attendais. Alors pourquoi avais-je fais l'amalgame entre la mort de ma meilleure amie et lui? Je n'en avais aucune idée. Je croyais peut-être qu'en m'éloignant de lui, je m'éloignerais des problèmes. Tout d'abord parce que ses conquêtes toujours fréquentes me brisaient le cœur, mais je n'arrivais pas à me défaire de lui, ensuite parce que la complaisance de la drogue entre nous deux était devenue permanente, pourtant, j'avais cette envie de toujours m'amuser avec lui et dernièrement, parce que je m'en veux en le regardant, parce que je lui ai mentis. Mais je vous promet, j'avais envie de lui dire, je vous le jure...

FLASH BACK

COKAÉEN « Je lui dis... Je lui dis pas... Je lui dis... Chéri euh, il faut que je t'avoue quelque chose. Je... Tu te souviens hier, on avait trop bu et... Euh... Comment dire, voila... Je suis enceinte, je... Merde, j'y arriverais jamais! Bon allez, j'y vais. »

Ça faisait maintenant quelques minutes que je commençais mes phrases, recommençait, que j'y allais, puis finalement non. J'avais réussis à atteindre sa chambre et lorsque je l'ouvris, je le trouvais encore avec une conquête. Ils étaient en pleine action, elle au dessus de lui. Je mis ma mains sur ma bouche, brisée, je claquais la porte derrière moi et comme d'habitude, il ne m'avait pas vu, il avait du se dire que je les avais laissés faire, tranquillement. Sauf qu'arriver chez moi, je posais mon sac, mon visage était neutre, puis de neutre il passa à triste et enfin, en larme. Je me laissais glisser contre le mur, pleurant. Je ne savais pas que je l'aimais tant, à vrai dire, nous ne nous étions jamais réellement dit 'je t'aime' dans notre relation. Nous étions un peu loin, l'un de l'autre. Le dégout me montait à la gorge, à moins que ce ne soit! *SHPLAASSHH* A peine le temps de courir aux toilettes, je vomissais déjà dans la cuvette. Lorsque je fus vidée, je me relevais et essuya ma bouche. Le lendemain, je me trouvais encore dans les toilettes, assise sur la cuvette refermée. Je tenais entre mes doigts une petite pilule rose.

COKAÉEN « Ne m'en veux pas... »

J'avalais la drogue et quelques heures plus tard, j'avais perdu le bébé. Triste sort, pour une triste vie.

FIN DU FLASH BACK

Tous ces souvenirs m'étaient venus vite, comme ça, et je me décidais enfin à reprendre dans mon discourt, j'avais besoin de tout lui dire, tout déverser, je savais que j'exagérais la chose, avec moi, tout était de sa faute, mais était-ce à cause de ses tromperies que je n'osais plus lui sourire, que je ne prenais plus mon pied. Mon amour était présent, toujours aussi fort, mais avais-je peur d'une vraie relation? Ou bien étais-je plutôt à la recherche de cette relation? A vrai dire, je pense que je me cherchais, tout court. Je n'arrivais jamais à savoir ce que je voulais.

COKAÉEN « J'ai essayer de te le dire, j'ai essayer de venir te voir et de te dire que tout était fini. J'ai pas été capable. Tu sais pourquoi? Parce que j'avais pas envie de te retrouver avec une de tes conquêtes permanentes... Tu m'dégoute! »

Je venais de perdre mon sang froid. 'Tu m'dégoute!' je venais de le lui dire violement, je venais de lui cracher au visage, je m'en voulais, j'avais cette impression de lui faire mal, mais pour moi, pour moi, il n'avait pas mal, pas mal parce que j'étais celle qui souffrait le plus pour moi. Pourtant, j'étais sure de lui faire mal, ou en tout cas, j'en avais envie, j'avais cette envie que mes mots lui cinglent le visage. J'avais envie de me venger, de le faire souffrir, j'étais Haineuse. Mais ne dit-on pas que la haine est une façon d'aimer? Ne dit-on pas que lorsque nous n'avons pas de sentiments c'est de l'indifférence qui se montre? Alors, était-ce ma façon à moi, de lui dire je t'aime?

136 lignes - désolée, énorme texte :O. J'espère ne pas t'embêter :s... En tout cas j'espère t'avoir donner assez d'éléments pour que tu puisse me répondre vite :D. J'ai pris pas trop de temps à t'écrire ça en plus, ce qui prouve que tu m'inspire XD.

© Sulky* and Liz

COKAÉEN & HEROïN Parce que les jours passent trop vite quand elle est là et que tu ne veux plus la quitter. Que tu ne peux plus lâcher sa main. Et que tu lui dis que sans elle, chaque minute est inutile. Et en revanche. Parce que tout ne va jamais bien. Que ses yeux brillent, pleurent, lors d'une dispute. Qu'elle te lance au visage des mots affreux, des cris de haine. Pardonne-la. Recommence à zéro. Et dis-lui. Crie-le : Je t'aime. L'amour c'est ça. Ce n'est pas un jeu. Pas de la merde. C'est dangereux.Tu vois, moi, c'est de ça dont je te parle.

COKAÉEN— Qu'est-ce que ça peut t'foutre au final? Explique moi juste une seconde ce que ça peut réellement te faire. Ça fait deux mois qu'on s'est pas vu, deux moi que je t'ai laissé, et toi, toi... Toi tu reviens en faisant comme si de rien était? Tu viens et tu me demande comment je vais? Tu veux pas non plus qu'on parle de la pluie et du beau temps?

Mordant ma lèvre inférieur comme pour y canaliser toute ma colère, j'essayais tant bien que mal de déchiffrer les mots sortant de sa bouche. Non pas que je sois idiot au point de ne pas comprendre. Je me demandais surtout si elle croyait en ce qu'elle disait. Pensait-elle réellement que je n'en avais rien à faire d'elle? La vérité, c'est que j'avais cru les choses bien parties puisque quand je l'avais retenue, elle ne m'avait pas frappé, pas hurlé dessus. Choses qui, quelques instants avant qu'elle ne parle, m'auraient parues comme étant la pire réaction qu'elle pourrait avoir. Quel naïf je suis. Elle avait parlé d'une voix douce mais ferme à la fois qui, si elle n'avait pas était si belle m'aurait glacé le sang dans la seconde. Je ne sus pas quoi répondre tout de suite et regrettai presque de l'avoir empêchée de partir. J'aurais peut-être du l'oublier. Mais c'était impossible. C'est comme la drogue. On se dit que c'est la dernière fois puis on recommence et ensuite on regrette parce qu'on sait que ça nous fait du mal. Mais c'est tellement bon. Cokaéen porte bien son nom. Le fait est que j'avais abandonné l'idée de l'oublié au moment où je l'ai connu. On oublie pas ce genre de fille. Comme son premier amour, on aura beau dire qu'on l'a oublié, qu'elle ne compte plus, on essayera peut-être de s'en convaincre. Mais pour de plus ou moins bonnes raisons, on s'en souvient.Je suis pourtant certain que dans cinquante ans, si je vis jusque là, je pourrais dire « Mon premier amour ? Elle s'appelait Cokaéen. ». Peut-être qu'elle tournera la tête vers moi et me sourira de tout...son dentier. Peut-être qu'on autre aura prit sa place et qu'elle me regardera d'un air à la fois méchant et interrogatif. Peut-être même que la seule personne avec qui j'aurais une conversation ce sera ma télévision.

Alors que ma lèvre commençait à saigner, je passais une main dans mes cheveux plus par nervosité que pour me recoiffer. Resserrant sans vraiment m'en rendre compte l'emprise que j'avais sur son bras, je pris la parole sans réfléchir.

HEROÏN — Ça peut me foutre que je croyais qu'on était un couple tu vois?! Ça peut me foutre que tu comptes pour moi! Si on s'est pas vu, c'est uniquement ta faute. Parce que j'avais beau t'appeler, t'envoyer des SMS à n'en plus finir ou sonner chez toi pendant des heures tu répondais pas ! Je te demandes comment tu vas parce que premièrement, je suis inquiet pour toi et deuxièmement, qu'est ce que tu veux que je te dises Cokaéen ?

J'avais haussé la voix. Parce que je n'étais pas le genre de personne qui restait calme en fait. Elle me rendait complétement dingue. J'étais fou. Fou d'amour pour elle et de rage aussi. Parce que j'avais envie de hurler. De gueuler qu'elle savait rien. Qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce que je ressentais pour elle, qu'elle pensait avoir le monopole de la souffrance alors que c'était loin, très loin d'être vrai. Son absence avait fait ressortir les pire facettes de ma personnalité. La violence surtout. En temps normal, je m'efforçais de faire tout pour ne pas avoir à être violent, -bien que je penses qu'il y a certains moments où on évite pas une bagarre- en ce moment, tout était prétexte à ce que je frappe. J'avais honte, ce n'est pas le genre d'homme que je voulais être. Je serrais de plus en plus son bras et au moment où je finis par m'en rendre compte, je la lâcha immédiatement, bafouillant un petit « Désolé. » presque inaudible avant de passer une main sur mon visage. Quel con.

COKAÉEN — J'ai essayer de te le dire, j'ai essayer de venir te voir et de te dire que tout était fini. J'ai pas été capable. Tu sais pourquoi? Parce que j'avais pas envie de te retrouver avec une de tes conquêtes permanentes... Tu m'dégoute! '

Ma tête fit pratiquement un tri sélectif dans cette phrase, ne retenant que: « ...tout était fini...tes conquêtes permanentes...tu m'dégoute ! ». J'avais essayé de garder mes yeux dans les siens tout le temps. Trop fier pour baisser la tête certainement. Mais la s'en était trop. J'étais trop blessé et triste à la fois pour soutenir le regard et fini par tourner la tête regardant les gens autour de nous. Certains nous regardaient. Je n'en avais pas eu conscience jusque là. Mais le fait que j'ai presque hurlé quelque temps auparavant devait y être pour quelque chose. C'était fini. Elle avait lâché les mots qui me faisaient peur. Parce que tant qu'elle ne l'avait pas dit explicitement, j'avais toujours une chance avec elle. Le pire dans tout ça, c'est que les autres je m'en foutais. J'aurais mit à cette putain de relation libertine si elle me l'avait demandé ou si je m'étais rendu compte que cela ne lui convenait pas. J'avais été égoïste, n'avais fait attention qu'à moi et à mon propre bonheur. La tristesse laissa alors place à la colère. Je lui en voulais de ne pas m'en avoir parlé et d'oser dire que tout était de ma faute alors que j'aurais tout fait pour la garder.

HEROÏN — Et comment tu voulais que je saches ça si tu me le dis pas?! J'ai déjà du mal à savoir ce que je veux! Tu voulais quoi Cokaéen que je lise dans tes putains de pensées?! Parce que je m'en fous des autres, de toutes les autres.

Je prononçai la dernière phrase en chuchotant presque. Parce que c'était dur. J'étais fière, beaucoup trop pour réussir à lui dire cela d'une voix normal et en la regardant dans les yeux. Surtout qu'elle venait de me dire que je la dégoûtais...

H E R O Ï N HURTAKER
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J'ai été emporté Que pourrais-je dire ? Tout semblait avoir un sens Tu as tout emporté Et je ne peux pas négocier avec ça J'essaie de voir le bon côté de la vie Mais les bonnes choses dans la vie sont difficiles à trouver Nous les emporterons, les emporterons Peut-on en faire quelque chose de bien ? Eh bien, j'essaierai de bien le faire cette fois Recommençons J'essaierai de bien le faire cette fois ça n'est pas terminé Parce qu'une part de moi est morte et enterrée Cet amour me tue Mais tu es la seule ça n'est pas terminé.

Lorsque j'apperçu la petite tache rouge sur sa lèvre, je m'en voulu. J'avais été dure, trop dure. J'étais comme emprisonnée, comme si je lui reprochais la mort de ma meilleure amie. A vrai dire, je lui avais reprocher, en rentrant, de ne pas être seul, parce que s'il avait été seul, Je me serais jetée dans ses bras, je l'aurais serré fort et je lui aurais tout raconter. Malheureusement, ça se passa autrement. Je passa la journée seule, au boulot, dans mon bureau, à revoir tous les articles avant de les faire publiés, puis, en rentrant, j'avais eu l'appel de la mère de ma meilleure amie, m'apprenant qu'elle était morte. J'avais eu un temps de réaction avant d'avouer vouloir du réconfort et lorsque j'entrais dans sa chambre, il n'était pas seul. Alors je repartis chez moi, je me sentais seule. Peut-être que je lui reprochais le fait de m'avoir laissée seule tant de fois, et surtout cette fois? C'était possible.

HEROÏN « Ça peut me foutre que je croyais qu'on était un couple tu vois?! Ça peut me foutre que tu comptes pour moi! Si on s'est pas vu, c'est uniquement ta faute. Parce que j'avais beau t'appeler, t'envoyer des SMS à n'en plus finir ou sonner chez toi pendant des heures tu répondais pas ! Je te demandes comment tu vas parce que premièrement, je suis inquiet pour toi et deuxièmement, qu'est ce que tu veux que je te dises Cokaéen ? »

Les larmes commencèrent à faire leur entré. Je n'avais aucune conscience de son amour pour moi, et je pleurais face à sa détresse, parce que c'était la première fois que je le voyais comme ça et la première fois qu'un espoir était dans mon cœur, un espoir pour notre couple.

COKAÉEN « Qu'est-ce que j'aurais voulu que tu me dise plutôt? J'aurais voulu que tu me dise ça avant, que tu tenais à moi. J'aurais voulu que tu sois capable de me le prouver. J'aurais voulu t'avoir pour moi! Mais ce que tu comprend pas c'est que je t'avais dit oui, pour tes conquêtes parce que je ne voulais pas te perdre. J'avais peur que tu t'en aille. Et j'aurais surtout voulu que tu sois là pour moi ce soir là, c'est ça que tu comprend pas. Tant de fois où j'ai voulu aller te voir, pour te dire un truc, te parler, toute ces fois où je n'ai trouver qu'une fille de plus. Ce que tu comprend pas c'est qu'au début, ça me touchais pas, parce qu'au début, j'étais pas amoureuse de toi! Au début je ne tenais pas à toi! Mais maintenant c'est différent, sauf que, chaque fille de plus m'a donner une blessure de plus, alors, si c'est pour resté triste, je préfère encore être triste de ne plus t'avoir, plutôt que de te partager! J'ai cette impression que tu ne comprend pas ce que je peux ressentir, tout en comprenant! T'es une énigme pour moi Heroïn, et j'dois t'avouer qu'il y a des moments où j'arrive plus à te comprendre ou à te déchiffrer. J'peux pas continuer comme ça, t'es bien dans ta complaisance, alors je te laisse, heureux, plutôt qu'avec moi. Ouai... Je pensais moi aussi qu'on était un couple. »

Son emprise ne me faisait même plus mal, au début, je sentais sa main se resserrée, pourtant, plus tard, il serra, serra tellement fort que toute femme aurait hurlé, pleuré. Moi je pleurais, mais pas pour les mêmes raisons. Il aurait pu me tordre le bras que je n'aurais pas réagit, car face à mon cœur, mon bras n'était rien. Il s'excusait, doucement. Je ne réagis pas, le fixant dans les yeux, les larmes coulant sur mes joues, je cherchais son regard sans pour autant le trouver. Je ne savais plus quoi lui dire, j'étais perdue. J'étais une fille agissant au quart de tours. La seule chose qui me permettait de passer à autre chose, c'était de chanter. Je ne chantais que pour les gens que j'aimais, pour leur prouver que je les aimais, et la plupart du temps, je chantais quelque chose qui convenait à la situation. J'étais une de ces filles qui pioche ses sentiments dans la musique. Et face au désarroi d'Heroïn, je chanta, pour lui montrer que tout n'était pas fini et que je comprenais sa colère. Certaines paroles n'avait certes, pas de sens dans le contexte, mais pour moi, je comprenait le message que j'essayais de lui faire passer.

COKAÉEN « Loin des yeux loin du cœur Trop près de la bétise et de l'erreur L'histoire d'un homme et d'une femme D'un bonheur et d'un drame. Le stylo à la main à l'intérieur de la cellule Je me rend compte que toi et moi maint'nan ce n's'ra qu'dans ma bulle, J'ai tout gâché, je sais que t'es fâchée, Je ne peux pas t'en vouloir même si tu penses à me lâcher, J'ai grandi en bas des tours, au milieu des vautours, Avant toi j'n'avais pas rencontré l'amour, Tu m'as am'né, ram'né dans ton milieu J'ai découvert avec toi je le dis je n'sais combien de lieux, J'ai la rage, en décalage, et de là où je me trouve Si tu m'aimes faut qu'tu m'le prouves, Pourtant c'est ma faute si on en est là, Moi je n'ai pas écouté de conseils j'ai fais trop de dégâts, Pour résumé, j'suis présumé, coupable J't'écris j'ai mis ta photo sur la table, Quand je parle de nos moments les meilleurs Mes collègues en prison me disent loin des yeux loin du cœur Là-bas loin loin, loin de toi j'ai besoin, de ta force et de ton soutient Loin loin, loin des yeux et loin du cœur Là-bas, tout près du pire très loin du meilleur. »

Je me tus, laissant régner un silence doux, pas si désagréable que ça. J'avais baisser la tête, et mes larmes coulaient en silence, mais elles s'étaient calmées. Je ne savais plus ce que je faisais, ce que j'étais en train de faire. Le fait qu'Heroïn avait l'air dans tous ses états me rendait perplexe. C'était la première fois que je le voyais comme ça, et tout de suite, je me rendais compte de mes mots. Je venais de lui dire que c'était fini, alors qu'au fond de moi, je voulais que ça continue, je ne voulais pas qu'il parte, je ne voulais pas qu'il me quitte. J'aurais tout fait pour lui, même le pire, le problème, c'est que je ne m'en rendait pas compte.

HEROÏN « Et comment tu voulais que je saches ça si tu me le dis pas?! J'ai déjà du mal à savoir ce que je veux! Tu voulais quoi Cokaéen que je lise dans tes putains de pensées?! Parce que je m'en fous des autres, de toutes les autres. »

Et là, je m'en voulais, une nouvelle fois, les larmes coulèrent sur mes joues, parce que je ne m'attendais pas à ça. Peut-être avais-je pensé de lui qu'il n'était pas capable d'aimer... Et si je l'avais pensé, je m'en voulait maintenant.

COKAÉEN « Je ne sais même plus ce que je fais. Tu sais... Mon ange, tu me manque... Mais je ne sais même plus qui je suis, j'arrive pas à me retrouver... Je suis perdue. Tu sais, si j'avais besoin de toi ce soir là, c'est parce que ma meilleure amie est morte ce soir là. Tu sais pas ça, mais j'ai été seule toute la journée, et toute la nuit j'ai été seule, j'ai pleuré pendant au moins deux jours. Je me sens seule sans elle, parce que quand tu étais avec une fille, c'est elle que j'allais voir, quand tu n'étais pas là, c'est elle que j'allais voir... Et je me suis rendu compte qu'en la perdant, je me suis retrouvée seule, et que, même toi, t'es trop loin pour pouvoir combler se vide. J'en ai mare Heroïn, j'en ai mare d'être seule, j'en ai mare de ne pas pouvoir dire ce que je ressens, j'en ai mare d'être une potiche qui décore tout ce qui passe. Je t'en veux pas, c'est à moi que j'en veux... Je m'en veux pour ne pas avoir su géré ma vie, et ne pas avoir su géré notre couple. C'est moi qui suis désolée, parce que c'est moi qui ai tout gâcher. J'ai fait trop de mauvais choix... »

136 lignes - Pas de chance, encore plein de lignes XD